Première question à se poser : qu’est ce que je veux ?

Ensuite, quelle est ma situation actuelle ? Quel est mon niveau ?

Puis, … 

Se fixer dans le temps

Pour cela, il y a 2 possibilités :

– les années civiles

– les années scolaires

En ce qui me concerne, je fixe mes objectifs sportifs sur les années scolaires et mes objectifs professionnels et personnels sur l’année.

Avoir un objectif vous permet de tenir un cap

« Il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait où il va »

En un claquement de doigt, en regardant une feuille, vous pouvez savoir ou vous en êtes par rapport à vos objectifs et ce qu’il vous reste à faire.

Enfin, si ceux-là  sont bien fixés.

Mais attention de garder une flexibilité mentale malgré cette fixation d’objectifs

En début de saison, je me suis fait une hernie inguinale.

Forcément j’ai du revoir mes objectifs sportifs (et à la baisse).

Je pense que c’est une preuve d’intelligence d’avoir su m’écouter et ne pas m’entêter à vouloir accomplir les mêmes objectifs que ceux prévus initialement.

Un objectif mais de quel type : quelques règles de fixation de vos objectifs en les définissant et les différenciant

Vous connaissez certainement déjà la méthode SMARTEF, selon laquelle vous devez avoir des objectifs Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Respectueux, Temporelles, Economiques et Fun définis.

Ainsi au lieu de « Je veux évoluer dans mon rapport avec mon corps », « Je veux progresser cette saison » ou « Je veux gagner plus de sous », un de vos objectifs sera plutôt  » Je veux réussir au minimum 85 % de mes services gagnants lors de mon prochain tournoi ».

Ces objectifs de résultat devront toujours être accompagnés d’objectifs de processus. Ce sont d’ailleurs sur ces derniers qu’il faut se concentrer en priorité.

Les objectifs de processus répondent à la question comment.

Pour atteindre mon objectif en rapport avec mon corps, j’ai prévu de gagner en souplesse et en écoute de moi en me tenant par semaine à :

– 1 séance de Yoga,

– 1 séance de natation

– 2 séances de renfort musculaire

Et par jour restant à :

– 1 à 2 sessions de méditation

– 10 min d’étirements.

Si au bout de 6 mois, je suis toujours dans l’excès, je verrais pour faire évoluer la fréquence de mes choix.

Je rajouterais qu’il faut que vos objectifs soient contrôlables au maximum.

Vous allez être tenter de n’avoir que des objectifs comme « Je veux être le meilleur marqueur de mon équipe », « je veux remporter 65% de mes matchs » ou « je veux être reconnu comme le meilleur vendeur de ma boîte ».

Est-ce que vous contrôlez vraiment ces objectifs ? Contrôlez-vous le niveau de vos coéquipiers ou collaborateurs ? Le niveau de vos adversaires ou de vos concurrents ?

Non.

Ces objectifs de performance ne sont pas mauvais en soit. Simplement, il ne faut pas en abuser. Essayez d’avoir deux fois plus d’objectifs de processus (comment), que d’objectifs de résultat, et 2 fois plus d’objectifs de résultat que d’objectifs de performance.

Accordez un maximum d’importance à vos objectifs de processus (que vous contrôlez à 100%), si vous les accomplissez, c’est parfait, vous avez fait votre part du job. Même si les autres ne sont pas accomplis. 

Pour les adeptes de méditation de pleine conscience, être plus dans l’être que dans le faire…

Exemple :

Objectif de performance: Je veux passer dans l’équipe du niveau supéreieur

Objectif de résultat: Je dois être sur le podium des 2 prochains tournois.

Objectif de processus: je vois pour avoir un jeu plus offensif lors de phase de match de fin d’entraînement.

Objectif de résultat: je veux réussir au minimum 85 % de mes services gagnants

Objectif de processus: Je vais m’entrainer 10 min à la fin de chaque entrainement sur mon service

Objectif de processus: Je vais demander à mon coach d’observer l’évolution de ma technique tous les 15 jours.

Objectif de performance: Je veux être plus en harmonie avec mon corps

Objectif de résultat: je veux pouvoir aller au 4ème étage de mon travail sans être essouffler.

Objectif de processus: je commence à inclure plus d’activité physique dans ma vie comme en faisant évoluer mon ou mes modes de transport ou m’inscrivant à une activité.

Objectif de processus: je veille à évoluer vers une alimentation plus adaptée à ma vie et mes besoins.

Objectif de processus: j’inclus des exercices de respiration, de visualisation ou de méditation dans mon quotidien.

J’ajouterais que vos objectifs sur la saison ou l’année sont des objectifs à long terme qui doivent être découpés en sous-objectifs à moyen terme (4 à 6 mois), court terme (15 jours à 1 mois) et très court terme (journée ou semaine).

Voila, ce sont des notions que  vous pourrez trouver dans les bonnes sources en vous intéressant à la fixation d’objectifs.

Voici maintenant les questions peu connues à se poser pour faire vraiment la différence à se poser avant de commencer à se fixer des objectifs :

Quelles sont les situations qui ont été difficiles pour moi cette année ? Comment ai-je réussi à les gérer ?

Quelles sont mes victoires de cette année ? Qu’ai-je réussi à mettre en place pour les accomplir ?

Si je devrais changer mon année, qu’est ce que je devrais faire évoluer sur mon année ? Qu’est-ce que je garderais ?

Quels savoirs appris de cette année passée vais-je pouvoir utiliser pour cette nouvelle année ?

 

Bon entrainement mental à tous.

Meilleurs voeux à vous avec la santé tant physique que mentale bien évidemment…

L’imagerie visuelle : elle correspond à une représentation visuelle d’un objet, d’une scène. Elle peut être de deux formes. La personne se voit en train de vivre la situation en étant en dehors de la scène ou dans la scène. On pourrait assimiler cela au cinéma en prenant le rôle du cadreur et celui de l’acteur.

L’imagerie kinesthésique : la perception des informations corporelles “ internes ” (proprioception, thermoception, …).

NB : Ces différents sens internes seront dans un futur article.

L’imagerie auditive : sons issus de nos actions ou du champ d’action (Par exemple, les cris de la foule en euphorie…), mais également notre discours intérieur (cette petite voix que vous entendez dans votre tête qui a un véritable pouvoir).

L’imagerie tactile : la représentation des contacts entre le corps et son environnement. On pense à la prise de la raquette dans la main.

L’imagerie gustative: la représentation du goût. (par exemple le goût du fruit mangé à la pause)

L’imagerie olfactive : ce sont toutes les odeurs qui sont associées à la pratique. On trouvera, par exemple, l’odeur du vestiaire d’avant match ou celle d’une salle après une réunion à fort enjeu.

L’imagerie mentale trouve un terrain d’application extrêmement riche dans la préparation mentale sans se restreindre aux sportifs.

A quoi sert l’imagerie mentale ?

Maintenant que vous en savez un peu plus sur ce qu’est l’imagerie mentale, voyons ensemble ses domaines d’application. Les modalités, le moment et la durée adéquats de recours à l’imagerie motrice peuvent varier.

L’imagerie mentale a un champ d’application très conséquent. Elle se pratique pour :

  • Les apprentissages moteurs et la performance

Pour développer sa performance, il est particulièrement recommandé d’utiliser l’imagerie directement pendant l’entraînement pour coupler entraînement physique et mental. Cela est également recommandée pour préparer des rendez-vous importants.

Lors d’une étude conduite par le Docteur Blaslotto à l’université de Chicago, une équipe de Basket Ball a été divisée en 3 groupes afin de tester leur habilité au lancer franc :
• Le premier groupe pratiqua des lancers francs durant une heure quotidiennement.
• Le second groupe se contenta de se visualiser en train de réaliser des lancers francs.
• Le troisième groupe, enfin, n’eut rien à faire.
Après 30 jours, les groupes furent de nouveau soumis au test des lancers francs.
• Le troisième groupe ne s’améliora évidemment pas.
• Le premier groupe s’améliora de 24 %.
• Enfin le second groupe, lui, progressa de 23 % par la seule visualisation.
La visualisation a donc eu un effet sur la performance presque aussi important que l’entraînement physique !
Grâce à la répétition de cette visualisation (ici pendant 30 jours consécutifs), de nouvelles connexions neuronales ont donc été mises en place (plasticité cérébrale), comme si les personnes s’étaient entraînées, leur permettant de progresser réellement, sans avoir touché un ballon…

  • Les stratégies et la résolution de problème

Lorsqu’elle est utilisée pour construire une stratégie et régler un problème particulier (exemple : quel argument proposé et défendre pour convaincre un client ou quelle stratégie adoptée face à cet adversaire), l’imagerie s’intègre idéalement dans la routine de pré-performance. Vous allez ainsi planifier des sessions d’imagerie permettant d’utiliser votre cerveau comme un simulateur “4 D” afin de construire, tester et choisir les solutions les plus adéquates, tout en développant votre confiance en vous, et en ces solutions.

  • La motivation, la confiance en soi, mais aussi la gestion du stress (anxiété) et des émotions

On peut également recourir à l’imagerie à tout moment pour développer la motivation et la confiance en soi. Elle peut être intégrée à un cycle de relâchement en fin d’entraînement, mais également sur son temps libre, sur des séances de relaxation spécifiques ou au sein de routines de pré-performance. On ne cherchera pas dans ce cas à construire des images précises d’un point de vue technique ou physique, mais plutôt à générer des émotions positives.

  • La rééducation fonctionnelle

L’imagerie mentale est souvent utilisée lors des séances de rééducation et de kinésithérapie dans le domaine de la rééducation fonctionnelle.

  • La gestion de la douleur

Enfin, l’imagerie mentale permet non pas d’effacer la douleur mais de réduire sa perception. En simplifiant, si je n’anticipe pas de manière anxieuse la douleur et si j’imagine d’une autre façon sa perception, cela me permet de réduire son impact sur mon ressenti.

Le fonctionnement de l’imagerie mentale et ses effets.

Regardons de plus près le fonctionnement de l’imagerie mentale en nous appuyant sur les effets qui ont aujourd’hui été attestés scientifiquement.

Lorsque l’on réalise un mouvement – lancer un ballon lors d’une touche ou demander la parole lors d’une réunion à enjeu – on active certaines zones de notre cerveau, qui nous permettent notamment de visualiser notre gestede prendre les informations contextuelles, de la réaliser puis de déjà me préparer pour les actions futures.

De la même manière, quand on imagine de manière précise ce geste – en utilisant nos différents sens – sans le réaliser, notre cerveau s’active.

Là où cela devient intéressant, et l’on doit cette découverte aux neurosciences, c’est que les zones cérébrales activées sont très similaires dans les deux cas – c’est ce que l’on appelle l’équivalence neuro fonctionnelle.

Ainsi, en simplifiant drastiquement, imaginer la balle ou une réunion revient à les voir.

Grâce aux IRM, les recherches ont permis de constater que cela était le cas pour la vision (des zones très proches s’activent dans notre cerveau lorsque j’imagine mon partenaire {ou collègue} ou que je le vois réellement), mais également pour la motricité. Ainsi, les aires du cerveau responsables du mouvement s’activent lorsqu’on imagine un mouvement sans le réaliser.

Comparaison des aires activées lors d’une image motrice et d’un mouvement. Hanakawa et Al (2008)

C’est pourquoi l’imagerie mentale aide à la réalisation des mouvements imaginés. Des bénéfices ont ainsi pu être démontrés notamment chez des Judokas ceintures noires, qui ont amélioré leur vitesse d’exécution grâce à la visualisation et l’imagerie motrice (Aymeric Guillot, in visualisation en sport de combat).
Précisons néanmoins que vous ne deviendrez pas bodybuildés grâce à l’imagerie mentale ! En effet, entre autres facteurs, l’impact de l’imagerie mentale dépend de la manière dont notre corps est “codé” par notre cerveau : plus une zone de notre corps est codée de manière détaillée, plus l’imagerie motrice a d’effets. Or, si des zones comme les mains sont particulièrement bien codées, les “gros” muscles sont quant à eux codés beaucoup plus basiquement. L’impact de l’imagerie est donc plus limitée. En revanche, les gains en termes de coordination motrice peuvent être significatifs !
De plus, selon le type d’imagerie utilisée, ce ne sont pas les mêmes zones du cerveau qui sont utilisées. Par exemple, lors de l’imagerie visuelle externe (où je me vois faire l’action) les zones responsables de la vision s’activent davantage alors que lorsque l’on construit une image visuelle « interne » (où je suis en moi), ce sont les systèmes moteurs qui sont les plus engagés. La vitesse du mouvement, qu’il soit rapide ou lent, n’active pas non plus les mêmes zones du cerveau. On pourra ainsi privilégier un certain type d’imagerie motrice en fonction de ses objectifs de maîtrise ou de performance, ou alterner entre les types de visualisation.
Enfin, le niveau de pratique est un facteur important dans l’utilisation de l’imagerie mentale. En effet, le cerveau d’une personne débutante ne fonctionne pas aussi efficacement que celui d’une personne experte lors d’une image mentale. Toutefois, cela lui permettra de progresser beaucoup plus vite que le débutant qui ne fera que la pratique technique. Un individu qui a l’habitude d’utiliser l’imagerie mentale utilise (inconsciemment) précisément les réseaux de neurones pertinents et les active plus intensément. Au contraire du débutant qui active plus de réseaux de neurones (moins précis). En conséquence, l’expert économise son énergie et crée une image motrice plus précise et plus rapidement que le débutant. Ce phénomène “d’optimisation” neuronale chez l’expert est dû à l’automatisation des tâches. C’est ce qu’on appelle “l’efficience corticale”, c’est-à-dire que le mouvement, l’action, … passent d’un contrôle cortical (au niveau du cortex cérébral) à un contrôle sous cortical – au niveau des automatismes. En d’autres termes, l’utilisation des réseaux neuronaux est plus ciblée ce qui permet de libérer des structures corticales pour faire autre chose. C’est par exemple ce mécanisme qui vous permet de conduire tout en tenant une discussion animée avec votre passager, tandis que vous deviez initialement être complètement concentré sur vos gestes lors de l’apprentissage de la conduite.

Bien évidement et pour finir, pour que cette imagerie mentale soit optimale, il faut avant tout réguler et abaisser son niveau d’activation global afin qu’elle soit la plus ciblée possible.

Points-clés sur l’imagerie mentale.

• L’imagerie mentale est une représentation proche d’une situation passée ou future sans l’effectuer.
• L’imagerie mentale se trouve sous plusieurs formes : la visualisation, la kinesthésie, l’audition, le goût, l’odorat et les sens internes.
• Elle peut être utilisée pour la performance, les stratégies, la confiance en soi, la rééducation fonctionnelle et la gestion de la douleur.
• On emploie des réseaux quasi-similaires de neurones avec une image motrice qu’en réalisant le mouvement – c’est le principe d’équivalence neurofonctionnelle.
• Un cerveau expert utilise plus efficacement les réseaux neuronaux qu’un cerveau débutant – c’est l’efficience corticale.

Pour résumé en humour :

Geluck

Sources :

• Formation “Neurosciences pour l’accompagnement”, Arche, module “imagerie Motrice” présentée par Aymeric Guillot (docteur en sciences et techniques des activités physiques et sportives et professeur des universités).
• Conférence « Ted » de Aymeric Guillot sur l’imagerie mentale : https://www.youtube.com/watch?v=32dape5tzxA
« Visualisation en sport de combat – Vaincre grâce au mental » Aymeric Guillot. Ed Amphora
• https://changeraujourdhui.com/imagerie-motrice-performances/
• Basketball Visualisation study by Docteur Blaslotto in University Chicago 1996

Pour aller plus loin et comprendre comment notre corps est codé par notre cerveau, vous pouvez consulter l’article : https://sensoridys.fr/2019/12/04/carte-corticale-proprioceptive/