Pourquoi les bilans EMP sont incontournables
Les bilans EMP (Émotionnel, Mental, Physique) sont un outil structuré pour évaluer les états individuels et collectifs des professionnels du secours. Leur objectif : prévenir l’épuisement et promouvoir une communication bienveillante.
Les trois dimensions des bilans EMP :
- Bilan émotions : Verbaliser ses ressentis face à des situations traumatisantes (perte, violence, douleur) diminuent la charge émotionnelle. Cela renforce également la solidarité au sein des équipes.
- Bilan mental : Les professions de secours imposent des exigences cognitives élevées et variées. Ce bilan aide à repérer les premiers signes de surcharge mentale, comme des difficultés de concentration et de priorisation.
- Bilan physique : Surveiller l’état corporel (fatigue, douleurs, …) par un « body-scan » avant et après une mission réduit les risques d’accidents et d’erreurs, tout en facilitant une répartition équitable des tâches.
Reconnaître et verbaliser ses limites
Exprimer ses limites est fondamentale pour protéger sa santé et préserver l’équilibre de l’équipe. Hélène Vecchiali, dans La tragédie du sauveur ou le besoin ardent d’être aimé , explique l’importance d’adopter une posture d’aidant sain . Cela signifie intervenir non par besoin de reconnaissance personnelle, mais avec une volonté sincère d’aider, tout en respectant ses propres limites. Cette approche préserve à la fois l’aidant et la personne aidée.
Comprendre le stress et adopter des situations collectives
Le stress chronique est une réalité dans les métiers d’intervention, exacerbée par les attentes sociétales souvent irréalistes. Par exemple, 20 % des appels au SAMU concernent des cas non urgents , surtaxant inutilement les équipes (source : Ministère de la Santé).
Le stress chronique est une réalité dans les métiers d’intervention, exacerbée par les attentes sociétales souvent irréalistes. Par exemple, 20 % des appels au SAMU concernent des cas non urgents , surtaxant inutilement les équipes (source : Ministère de la Santé).
Comment réduire le stress collectif :
- Encourager les échanges informels : Les discussions spontanées, comme les moments partagés autour d’un café, offrent un espace pour relâcher la pression et renforcer les liens.
- Trouver sa place dans l’équipe : Le collectif doit respecter les forces et les limites de chacun. Une équipe équilibrée permet à chaque membre d’apporter sa contribution sans s’épuiser.
- Repositionner l’ego professionnel : Les intervenants ne sont pas des super-héros : adopter une posture humble aide à éviter les attentes irréalistes et recentrer les priorités sur les besoins réels.
Former pour contrer l’effet Dunning-Kruger
Le biais cognitif connu sous le nom d’ effet Dunning-Kruger pousse certaines personnes à surestimer leurs compétences, augmentant ainsi les risques d’erreurs dangereuses. La formation continue est essentielle pour garantir un haut niveau de compétence et renforcer la sécurité des équipes.
Courte vidéo de Welcomme to the jungle pour mieux comprendre : ici .
Adopter ses rythmes pour durer
Les horaires décalés des métiers d’intervention perturbent souvent les rythmes circadiens, régulateurs naturels de nos cycles veille-sommeil. Comprendre son chronotype (préférence pour un rythme matinal ou nocturne) est une clé pour optimiser ses performances et réduire la fatigue.
Solutions pratiques :
- Évaluer son chronotype avec des outils comme le Questionnaire de typologie circadienne de Horne et Östberg (vous pouvez réaliser ce test : ici ).
- Allouer les tâches en fonction des photos de vigilance : Par exemple, réserver les missions critiques aux moments où l’on est le plus alerte.
Une étude de Vitale et al. (2021) a montré que les réponses au stress varient en fonction du chronotype, confirmant l’importance d’une approche personnalisée dans l’organisation du travail.
Techniques pour renforcer la résilience
Adopter des pratiques anti-stress régulières est essentiel pour préserver sa santé mentale et physique. Voici des solutions simples, validées scientifiquement :
- Respirations Relaxantes, Régulatrices ou Dynamisantes : Ces techniques réduisent ou activent rapidement le niveau de cortisol (hormone du stress) en jouant sur les systêmes parasympathiques ou sympathiques.
- Source : Gevirtz, R. (2013).
- Relaxation progressive de Jacobson : En relâchant les tensions musculaires, cet exercice favorise la récupération physique.
- Visualisation positive : Imaginer des scénarios d’intervention réussis prépare le cerveau à réagir de manière proactive et calme.
En complément et à défaut de pouvoir être former aux techniques présentées précédemment, l’activité physique régulière (par exemple, la marche en pleine nature ou des entraînements à haute intensité) libère des endorphines aux effets antidépresseurs.
- Source : Salmon, P. (2001).
Prévenir plutôt que réparer
Les outils comme les bilans EMP, la gestion des rythmes circadiens et les techniques anti-stress ne sont pas seulement des solutions réparatrices : ils instaurent une véritable culture préventive . Intégrer ces pratiques dans la gestion des équipes contribue à créer un environnement durable et humain.
Envie d’aller plus loin ?
Je propose des ateliers et formations spécialement conçus pour accompagner les professionnels dans le développement de stratégies adaptées à leurs besoins. Ces séances permettent :
- De mieux comprendre les mécanismes du stress.
- De renforcer les dynamiques d’équipe.
- D’implémenter des outils pratiques pour préserver la santé et les performances à long terme.
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Références scientifiques
- Kruger, J. et Dunning, D. (1999). Incompétent et inconscient : comment les difficultés à reconnaître sa propre incompétence conduisent à des auto-évaluations exagérées . Journal of Personality and Social Psychology, 77 (6), 1121–1134.
- Vitale, JA, et al. (2021). Le chronotype influence les réponses psychophysiologiques au travail posté chez les travailleurs d’urgence . Frontiers in Neuroscience, 15 , 642192.
- Gevirtz, R. (2013). La promesse du biofeedback sur la variabilité de la fréquence cardiaque : applications fondées sur des données probantes . Biofeedback, 41 (3), 110–120.
- Salmon, P. (2001). Effets de l’exercice physique sur l’anxiété, la dépression et la sensibilité au stress : une théorie unificatrice . Revue de psychologie clinique, 21 (1), 33–61.
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